Peu avant les vacances de février nous avons achevé le chapitre de notre cours consacré au roman, vu principalement cette année par le biais du personnage.
Ayez bien en tête le cours d'introduction fait en classe retraçant l'évolution historique du genre romanesque ainsi que la notion de personnage. Aidez vous des chronologies que je vous ai distribuées en cours d'année pour repérer les périodes évoquées, situer les auteurs, etc.
Retenez aussi les notions essentielles de ce cours, nous avons revu ensemble la définition du héros, qui évolue avec le temps; son opposé, l'anti-héros et enfin le personnage romanesque, souvent tiraillé entre ces deux archétypes. Vous-mêmes tâchez de vous remémorer tous les personnages romanesques que vous avez rencontrés au cours de vos lectures* et posez-vous quelques questions esentielles: le personnage est-il défini par ses qualités? ses défauts? ses actes? Ce personnage est-il le moteur de l'action ou au contraire la subit-il la plupart du temps?
N'oubliez pas non plus un des aspects fondamentaux de cet objet d'étude, c'est à dire la "vision du monde". Nous l'avons vu, le romancier bâtit un monde, avec son propre espace, son propre temps et ses propres êtres. Ce monde peut être à l'image du réel ou au contraire s'en éloigner il n'en passe pas moins par une récréation dans l'esprit de l'auteur qui part toujours de la réalité (on ne crée rien à partir de rien). Le roman est toujours un écho plus ou moins lointain du monde réel. La question que vous devez vous poser (encore une) est aussi "Quelle vision du monde et de l'humain l'auteur me présente-t-il à travers ce roman et ces personnages? " même s'il est difficile d'y apporter une réponse définitive, cela vous permet de comprendre quelles sont les préoccupations d'un auteur et les résolutions possibles que lui apporte l'écriture.
Par exemple, chez Balzac, le monde et la société se présentent comme un univers à conquérir pour qui en a la volonté, mais dont la contrepartie est bien souvent la perte de l'innocence et des illusions. On a vu aussi comment Flaubert mettait en scène à travers ses personnages souvent passifs et prisonniers de leurs illusions l'échec des clichés romantiques.
Attention toutefois aux excès de simplification, rares sont les auteurs à avoir une vision monolithique du monde. Quoi qu'il en soit, voyez le genre romanesque comme un laboratoire d'expérience sur le monde réel. Nous en avons vu ensemble un exemple particulièrement frappant avec le roman de George Orwell, 1984, dans lequel le personnage principal - loin des caractéristiques classiques du héros, qui perdra tout jusqu'à sa propre volonté et son âme - reste pourtant le témoin privilégié d'un monde en pleine déshumanisation, devenant ainsi le porte voix de la critique formulée par l'auteur sur son époque.
*mais n'en restez pas au livres que vous avez lu, connaissez aussi quelques personnages importants dans l'histoire littéraire (faites des fiches!), ceux notamment qui sont devenus des symboles archétypaux: Don Quichotte, Gargantua, Jean Valjean, Gavroche, Eugène de Rastignac, Vautrin, Emma Bovary,